Oh ! pourquoi partir sans adieux ? Pourquoi m’ôter ton doux visage, Tes lèvres chères et tes yeux Où je n’ai pas lu ce présage ? Pourquoi sans un mot de regret ? Est-ce que l’heure était venue ? Si ton cœur, hélas ! était prêt, Je ne t’aurais pas…
Oh ! pourquoi partir sans adieux ? Pourquoi m’ôter ton doux visage, Tes lèvres chères et tes yeux Où je n’ai pas lu ce présage ? Pourquoi sans un mot de regret ? Est-ce que l’heure était venue ? Si ton cœur, hélas ! était prêt, Je ne t’aurais pas…
Pour les rêveurs, la source a toujours sa naïade Songeuse avec son cou flexible et ses yeux verts. Avec sa lèvre humide, avec ses bras ouverts Au jeune athlète lier des poussières du stade. Les bois cachent encor la cynique pléiade Des vieux faunes cornus, malhabiles aux vers Et des…
Nez moyen. Œil très-noir. Vingt ans. Parisienne Les cheveux bien plantés sur un front un peu bas. Nom simple et très joli, que je ne dirai pas. Signe particulier : ta maîtresse, ou la mienne. Une grâce, charmante et tout à fait païenne ; L’allure d’un oiseau qui retient ses…
A l’abri de l’hiver qui jetait vaguement Sa clameur, dans la chambre étroite et bien fermée Où mourait un bouquet fait de ta fleur aimée, Parmi les visions de l’étourdissement ; Pendant qu’avec la joie extrême d’un amant Je froissais d’un cœur las et d’une main pâmée L’étoffe frémissante et…
Pourquoi la renier ? Je n’ai pas de colère. Ô mon amour dernier, Ô chose bleue et claire ! Pourquoi me souvenir Qu’elle me fût amère ? J’aime mieux retenir Par l’aile ma chimère. Le pardon est plus doux. Mon adieu se colore D’un regret sans courroux, D’avoir perdu l’aurore.
C’est l’antique forêt aux mille enchantements. Le tilleul aux fleurs d’or embaume à pleins calices, Et la lune pensive, astre cher aux amants, Fait germer dans mon cœur d’ineffables délices, J’allais, et j’entendis, — poète las du jour, Sous le fiévreux éclat des étoiles complices, Le rossignol qui chante et…
Comme elle était si jeune et qu’elle était si blonde, Comme elle avait la peau si blanche et l’œil si noir, Je me laissai mener, docile, par l’espoir D’engourdir ma rancœur sur sa poitrine ronde. Son regard où dormait la volupté profonde M’attirait lentement ; et, sans m’apercevoir Que l’image…
Le vieux maître excellent de l’école lombarde N’a certes pas créé ses tableaux d’un seul jet, Tant leur style absolu témoigne du projet De ne confier rien à la main qui hasarde. La Joconde n’est point parfaite par mégarde : Il achevait les yeux, la bouche, puis songeait, Chaque ligne…
Quand les malheureux ont l’été Et le soleil pour leur sourire, Il semble qu’un peu de gaité Vienne atténuer leur martyre. Mais l’hiver, quand il fait si froid, Malgré la force coutumière, L’espérance cède et décroît Ainsi que la douce lumière. Avant que le ciel ne soit bleu, L’amant triste,…
Quand on est heureux, on n’a pas d’histoire. On se cache, on s’aime à l’ombre, tout bas ; Rien de glorieux, pas de fait notoire ; Le monde oublié ne vous connaît pas. Si quelqu’un pourtant, avec un sourire Dit, en vous voyant fuir l’éclat du jour : » Ce…
Quand tu n’auras plus ton beau sein, Ni la douceur de ton haleine, Ni l’éclat rose et le dessin De ta joue adorable et pleine, Alors je serai presque vieux : Mon heure aussi sera passée, Mais l’âge aura mis dans mes yeux Et sur mon front plus de pensée…
Quand on rêve, l’on est aimé si tendrement ! L’autre nuit, tu t’en vins avec mélancolie Appuyer sur mon cœur ton visage charmant. Tu ne me disais pas : Je t’aime à la folie. Tu ne me disais rien ; et, je ne sais comment, Tes regards me parlaient une…
Si je n’étais pas assez bon, Vois-tu, tu devais me le dire. J’ai l’habitude du pardon Comme toi celle du sourire. L’amant a dans son cœur le ciel : Mais, s’il y passe des nuées, Les heures d’amour éternel En sont parfois diminuées. J’aurais tâché d’être meilleur, Et, sans en…
S’il ne t’avait fallu que mon sang et ma vie, S’il ne t’avait fallu que mes nuits et mes jours, Tu sais comme j’aurais noué nos deux amours : Par le bien, par le mal, mon cœur t’aurait suivie. S’il ne t’avait fallu, pour combler ton envie, Que poser devant…
L’azur du soir s’éteint rayé de bandes vertes. Comme hors de son lit un fleuve débordé, La lune se répand, et l’éther inondé Ruisselle, des coteaux aux plaines découvertes. Sous le voile muet de ces lueurs désertes, Nulle voix qui s’élève et nul pas attardé. Des bruits vivants du jour…