Fable X, Livre II. Naguère un ours encor sauvage, Ours sans esprit et sans usage, Mais non pas sans ambition, Disait : » Je veux aller à la cour du lion. Pour plaire en entrant là comment faut-il que j’entre ? » Le singe dit, » C’est en sautant ;…
Fable X, Livre II. Naguère un ours encor sauvage, Ours sans esprit et sans usage, Mais non pas sans ambition, Disait : » Je veux aller à la cour du lion. Pour plaire en entrant là comment faut-il que j’entre ? » Le singe dit, » C’est en sautant ;…
Fable IX, Livre II. Au temps où les bêtes parlaient Non pas hier pourtant, un grave personnage, Un dindon, le Nestor des dindons de son âge, Elevait quinze enfants, qui tous lui ressemblaient. Tous, j’ai tort ; car l’un d’eux, et la chose est prouvée, Éclos de la même couvée,…
Fable I, Livre II. À M. Andrieux, de L’Institut. Toi qui vis vraiment comme un sage, Sans te montrer, sans te cacher, Sans fuir les grands, sans les chercher, Exemple assez rare en notre âge ; Pardonne-moi, cher Andrieux, Dans ces vers qu’aux vents je confie, De dévoiler à tous…
Fable VI, Livre II. Le crocodile en pleurs, aux animaux surpris, De la pitié vantait les charmes : » Craignez ceux qui jamais ne se sont attendris ; Fiez-vous à quiconque a répandu des larmes : Frères, l’homme est croyable, et l’homme pense ainsi. » » — Je le sais,…
Fable VIII, Livre II. xxL’astre du jour rentrait dans sa carrière ; Les Guèbres l’adoraient. Quelle divinité, Disaient-ils à genoux, au sein de la poussière, Oserait avec toi disputer de beauté ? Ton domaine est l’immensité ! Ta durée est l’éternité ! Et ta présence la lumière ! Rien de…
Fable XIII, Livre II. En Chine, un animal, singe de son métier, Crut, comme bien des gens, que, s’il changeait de cage, Il changerait de personnage. Profitant donc de l’heure où le saint du quartier, Chez le peintre où le charpentier, Se trouvait en raccommodage, Il se loge en sa…
Fable IV, Livre II. Dans l’Olympe on s’ennuie. — Y pensez-vous, grands Dieux ! — Oui, Messieurs ; oui, j’y pense, et je veux le redire : Dans l’Olympe on s’ennuie, ainsi qu’en d’autres lieux Qui souffrent peu le mot pour rire. Dieux d’en-haut, Dieux d’en-bas, vous jetez quelquefois Des…
Fable V, Livre II. Plus galant que sensé, Colin voulut jadis Réunir dans son champ l’agréable à l’utile, Et cultiver les fleurs au milieu des épis, Rien n’était, à son gré, plus sage et plus facile. Parmi les blés, dans la saison, Il va donc semant à foison Bluets, coquelicots,…
Fable XII, Livre II. Un jeune enfant n’avait pas remarqué Certain Frelon qui pillait un parterre ; Comme un auteur surpris par le folliculaire, Au milieu de ses jeux, zeste, il se sent piqué, Au moment qu’il n’y pensait guère. Comme un auteur, il jette les hauts cris. Accourt monsieur…
Fable II, Livre II. Penses-y deux fois, je t’en prie ; À jeun, mal chaussé, mal vêtu, Pauvre diable ! comment peux-tu Sur un billet de loterie Mettre ainsi ton dernier écu ? C’est par trop manquer de prudence ; Dans l’eau c’est jeter ton argent ; C’est vouloir… —…
Fable XI, Livre II. Un jour, tout en philosophant, Tout en promenant ses pensées, Une bête des plus sensées… Un homme ?… non, un éléphant, D’un mulot sous ses pieds rencontra la retraite. La voûte ici n’était pas faite Pour porter un tel poids : comme on l’a deviné, Maître…
Fable XVII, Livre II. À qui diable en veut cet Anglais ? Il sort du lit avant l’aurore, Laisse dormir sa femme, éveille ses valets, Et court déjà les champs qu’il n’est pas jour encore. Le silence a fui loin des bois ; Comme ceux des murs où nous sommes,…
Fable III, Livre II. À ma femme Sophie. Que j’aime le colin-maillard ! C’est le jeu de la ville et celui du village ; Il est de tout pays, et même de tout âge ; Presque autant qu’un enfant il égaye un vieillard. Voyez comme il se précipite, Sans penser…
Fable XV, Livre II. » Que fais-tu donc en ce bourbier, Où je te vois vautré sans cesse ? » Au pourceau disait le coursier. » Ce que j’y fais ? parbleu ! j’engraisse ; Et tu ne ferais pas très mal, Poursuivait l’immonde animal, D’en faire autant : parfois…
Fable XIV, Livre II. Dame Arachné dans un palais Se glissa sans être aperçue ; Sa toile n’était pas tissue Qu’en l’air étaient tous les balais. La pauvrette ! Comment fit-elle Pour échapper ? Je n’en sais rien ; Mais, l’instant d’après, je sais bien Qu’elle travaillait de plus belle.…