Tandis qu’au loin des nuées, Qui semblent des paradis, Dans le bleu sont remuées, Je t’écoute, et tu me dis : » Quelle idée as-tu de l’homme, » De croire qu’il aide Dieu ? » L’homme est-il donc l’économe » De l’eau, de l’air et du feu ? » Est-ce…
Tandis qu’au loin des nuées, Qui semblent des paradis, Dans le bleu sont remuées, Je t’écoute, et tu me dis : » Quelle idée as-tu de l’homme, » De croire qu’il aide Dieu ? » L’homme est-il donc l’économe » De l’eau, de l’air et du feu ? » Est-ce…
La nature est pleine d’amour, Jeanne, autour de nos humbles joies ; Et les fleurs semblent tour à tour Se dresser pour que tu les voies. Vive Angélique ! à bas Orgon ! L’hiver, qu’insultent nos huées, Recule, et son profil bougon Va s’effaçant dans les nuées. La sérénité de…
Le lion dort, seul sous sa voûte. Il dort de ce puissant sommeil De la sieste, auquel s’ajoute, Comme un poids sombre, le soleil. Les déserts, qui de loin écoutent, Respirent ; le maître est rentré. Car les solitudes redoutent Ce promeneur démesuré. Son souffle soulève son ventre ; Son…
La bataille commença. Comment ? Par un doux sourire. Elle me dit : — Comme ça, Vous ne voulez pas m’écrire ? — Un billet doux ? — Non, des vers. — Je n’en fais point, répondis-je, — Ainsi parfois de travers Le dialogue voltige. Après le sourire vint Un…
Aux environs de Paris. Midi chauffe et sèche la mousse ; Les champs sont pleins de tambourins ; On voit dans une lueur douce Des groupes vagues et sereins. Là-bas, à l’horizon, poudroie Le vieux donjon de saint Louis ; Le soleil dans toute sa joie Accable les champs éblouis.…
xx(Pour Jeanne seule.) II. Jeanne chante ; elle se penche Et s’envole ; elle me plaît ; Et, comme de branche en branche, Va de couplet en couplet. De quoi donc me parlait-elle ? Avec sa fleur au corset, Et l’aube dans sa prunelle, Qu’est-ce donc qu’elle disait ? Parlait-elle…
Chantez ; l’ardent refrain flamboie ; Jurez même, noble ou vilain ! Le chant est un verre de joie Dont le juron est le trop-plein. L’homme est heureux sous la tonnelle Quand il a bien empaqueté Son rhumatisme de flanelleEt sa sagesse de gaieté. Le rire est notre meilleure aile…
Je lisais Platon. — J’ouvris La porte de ma retraite, Et j’aperçus Lycoris C’est-à-dire Turlurette. Je n’avais pas dit encor Un seul mot à cette belle. Sous un vague plafond d’or Mes rêves battaient de l’aile. La belle, en jupon gris-clair, Montait l’escalier sonore ; Ses frais yeux bleus avaient…
xx(Pour Jeanne seule.) I. Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi ; Je ne sais rien de la reine, Et je ne sais rien du roi ; J’ignore, je le confesse, Si le seigneur est hautain, Si le curé dit la messe En grec ou…
Ô toi qui dans mon âme vibres, Ô mon cher esprit familier, Les espaces sont clairs et libres ; J’y consens, défais ton collier, Mêle les dieux, confonds les styles, Accouple au poean les agnus ; Fais dans les grands cloîtres hostiles Danser les nymphes aux seins nus. Sois de…
On a peur, tant elle est belle ! Fût-on don Juan ou Caton. On la redoute rebelle ; Tendre, que deviendrait-on ? Elle est joyeuse et céleste ! Elle vient de ce Brésil Si doré qu’il fait du reste De l’univers un exil. À quatorze ans épousée, Et veuve au…
Au poète Mérante. I. Ami, viens me rejoindre. Les bois sont innocents. Il est bon de voir poindre L’aube des paysans. Paris, morne et farouche, Pousse des hurlements Et se tord sous la douche Des noirs événements. Il revient, loi sinistre, Étrange état normal ! À l’ennui par le cuistre…
Fuis l’éden des anges déchus ; Ami, prends garde aux belles filles ; Redoute à Paris les fichus, Redoute à Madrid les mantilles. Tremble pour tes ailes, oiseau, Et pour tes fils, marionnette. Crains un peu l’oeil de Calypso, Et crains beaucoup l’oeil de Jeannette. Quand leur tendresse a commencé,…
Le bal champêtre est sous la tente. On prend en vain des airs moqueurs ; Toute une musique flottante Passe des oreilles aux coeurs. On entre, on fait cette débauche De voir danser en plein midi Près d’une Madelon point gauche Un Gros-Pierre point engourdi. On regarde les marrons frire…
I. Je suis triste quand je vois l’homme. Le vrai décroît dans les esprits. L’ombre qui jadis noya Rome Commence à submerger Paris. Les rois sournois, de peur des crises, Donnent aux peuples un calmant. Ils font des boîtes à surprises Qu’ils appellent charte et serment. Hélas ! nos anges…