Le jour m’étonne et la nuit me fait peur L’été me hante et l’hiver me poursuit Un animal sur la neige a posé Ses pattes sur le sable ou dans la boue Ses pattes venues de plus loin que mes pas Sur une piste où la mort A les empreintes…
Le jour m’étonne et la nuit me fait peur L’été me hante et l’hiver me poursuit Un animal sur la neige a posé Ses pattes sur le sable ou dans la boue Ses pattes venues de plus loin que mes pas Sur une piste où la mort A les empreintes…
La bonne neige le ciel noir Les branches mortes la détresse De la forêt pleine de pièges Honte à la bête pourchassée La fuite en flèche dans le cœur Les traces d’une proie atroce Hardi au loup et c’est toujours Le plus beau loup et c’est toujours Le dernier vivant…
Le jour revient le jour est maintenant partout La terre s’ouvre et glisse et meurt et disparaît Mais déjà les vivants ont accepté leur sort Dans l’épaisseur de l’homme une étoile s’éteint Et la femme soulève son enfant de plomb Le palais de la mer se dresse dans l’azur Aujourd’hui…
I À quoi penses-tu ? Je pense au premier baiser que je te donnerai. II Baisers semblables aux paroles du rêveur Vous êtes au service des forces inventées. III Aux rues de petites amours Les murs finissent en nuit noire J’aime Et mes rideaux sont blancs. IV Sans éclat et…
La rosée la pluie la vague la barque La reine servante Médieuse La perle la terre Perle refusée terre consentante Le départ entre deux feux Le voyage sans chemins D’un oui à un autre oui Le retour entre les mains De la plus fine des reines Que même le froid…
Ma fille la papillonne Tu prends la forme de la coupe Où tu bois Où tu reflètes tes ailes.
L’oreille du taureau à la fenêtre Et la lumière d’aujourd’hui le prisme de la force Sur la paille du vaincu sur l’or du pauvre Sur la table au niveau du vin dans la bouteille L’œil qui saisit la bouche et l’embrasse Et regarde il fait beau Et regarde au sillon…
Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des…
Je porte un panier de mauvais réveil Oubli du repos fenêtre sévère La forme du corps la forme sans fard Et les mains bornées les folles déchues Je porte des mains à cueillir Décembre Pour m’en rassasier je crie mon chagrin À faire hurler avec moi les sourds Et les…
Main dominée par le cœur Cœur dominé par le lion Lion dominé par l’oiseau L’oiseau qu’efface un nuage Le lion que le désert grise Le cœur que la mort habite La main refermée en vain Aucun secours tout m’échappe Je vois ce qui disparaît Je comprends que je n’ai rien…
Que voulez-vous la porte était gardée Que voulez-vous nous étions enfermés Que voulez-vous la rue était barrée Que voulez-vous la ville était matée Que voulez-vous elle était affamée Que voulez-vous nous étions désarmés Que voulez-vous la nuit était tombée Que voulez-vous nous nous sommes aimés.
I Parfaitement éveillée et très belle A-t-elle le pain qu’il lui faut Elle n’a que sa beauté Cet éclat perché haut comme une étoile seule Pourtant la terre est là II Pour voir la terre il faut voir L’homme et ses enfants hors d’âge Nul n’a de nom ni d’empire…
I Je me lève, je suis jeune. Quand je me couche, le soir je suis vieux, je vais mourir dans la nuit. On m’enterrera demain. Et pourtant, le matin je suis jeune. Mes vêtements plus légers, mon corps plus apparent, mes yeux plus clairs font le monde plus léger, plus…